Le marché immobilier ancien en France poursuit sa lente stabilisation après plusieurs trimestres de baisse marquée. La tendance semble indiquer un ralentissement de la chute, avec un volume de transactions qui s’établit à 780 000 ventes à fin août 2024, soit une baisse de 18,1 % sur un an. Les perspectives pour la fin de l’année suggèrent un maintien au-dessus des 700 000 transactions, bien en dessous des chiffres records de 2021. Voici un aperçu des principaux indicateurs du marché immobilier en France.
Un impact énergétique qui pèse sur les prix immobiliers
L’impact de la performance énergétique des biens immobiliers, notamment des logements classés F et G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), devient de plus en plus visible sur le marché immobilier. En effet, ces biens énergivores représentent encore une part significative des transactions, mais leur attractivité est en baisse. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs :
- Coûts de rénovation énergétique : Les acquéreurs anticipent les coûts de travaux nécessaires pour améliorer la performance énergétique de ces logements. Avec des réglementations immobilières de plus en plus strictes, en particulier pour les locations, de nombreux acheteurs hésitent à s’engager sans prévoir un budget conséquent pour la mise aux normes.
- Restrictions croissantes pour la location : Les biens les moins performants seront progressivement interdits à la location (classes G dès 2025, F en 2028, et E en 2034), ce qui limite encore plus leur attractivité pour les investisseurs locatifs.
Ces facteurs pèsent sur les prix de l’immobilier ancien, qui continuent de chuter pour ces biens énergivores, contribuant ainsi à la baisse générale du marché immobilier en France. En revanche, les logements bien notés sur le plan énergétique résistent mieux à cette tendance, créant un fossé de plus en plus marqué entre les biens « verts » et les autres.
Le retour de la confiance des ménages et des primo-accédants
Dans ce contexte de baisse des taux d’intérêt, les acheteurs reprennent progressivement confiance. La Banque Centrale Européenne a récemment abaissé ses taux, rendant les crédits immobiliers plus accessibles. Cette baisse pourrait ainsi ouvrir la porte à de nouveaux acquéreurs, y compris aux primo-accédants qui étaient jusqu’alors limités par des conditions de financement strictes.
L’extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ) annoncée sur l’ensemble du territoire pourrait également encourager les primo-accédants, même si son impact reste à évaluer compte tenu des restrictions budgétaires. Toutefois, l’exclusion des maisons individuelles du dispositif de PTZ pourrait réduire l’accessibilité pour les jeunes familles.
Le marché immobilier du neuf : des chiffres toujours alarmants
En parallèle, le marché du neuf reste sous tension. Les ventes de logements neufs ont chuté de 11,9 % au second trimestre 2024, tandis que les mises en vente ont reculé de 35,7 % sur un an. La fin annoncée du dispositif d’investissement locatif Pinel au 31 décembre 2024 ne laisse que peu de perspectives de soutien de la part des pouvoirs publics. Cette situation inquiète les promoteurs et les investisseurs, d’autant plus que la demande reste élevée dans certaines régions.
Conclusion : des opportunités immobilières à saisir dans un marché en mutation
Face à un marché immobilier en mutation, la vigilance est de mise pour les acheteurs comme pour les vendeurs. Si les prix des biens énergivores continuent de baisser, les logements éco-performants bénéficient d’une meilleure valorisation, ce qui pourrait influencer les décisions d’achat à long terme. Pour les investisseurs et les primo-accédants, l’accès au crédit immobilier facilité et les dispositifs comme le PTZ offrent des opportunités à considérer dès à présent.
L’immobilier français, bien que toujours en phase d’ajustement, semble amorcer une reprise modérée. Dans les prochains mois, l’évolution des taux et l’offre de biens disponibles joueront un rôle clé dans la stabilisation de ce secteur en pleine transformation.